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Un peu d'histoire

Plus ancienne des bastides fondées dans la Vicomté de Béarn, Bellocq est une réponse stratégique à la domination anglaise de la Guyenne.

Pour fortifier son territoire, Gaston VII de Moncade, seigneur de Béarn, construisit le château sur un rocher surplombant les rives du Gave de Pau, principale rivière donnant accès au Béarn. La construction s’étala de 1250 à 1280. Cette place forte fut conçue pour être avant tout une « caserne » abritant une importante garnison.

Le plan de la  forteresse consiste en un quadrilatère irrégulier aux angles protégés de sept tours: quatre tours rondes qui résistent mieux aux projectiles et aux chocs des béliers, une semi-circulaire et deux tours carrées dont l'une abritait le pont-levis. Les remparts crénelés, hauts de 7 mètres, étaient percés d’archères en forme de croix.

Afin d’attirer une population nouvelle et augmenter les capacités de défense du lieu, Gaston VII fonda en 1282 une bastide à proximité de la forteresse. La bastide de Bellocq jouit alors des privilèges et franchises des « Fors de Morlaas » (Charte créée par Guillaume Raymond de Moncade en 1220.). Cette charte stipulait que tous les colons s’installant dans les bastides étaient :

  • automatiquement affranchis
  • exempts de péages et banalités
  • disposeront d’un four à pain, du droit de chasse et de pêche à l’intérieur de la bastide
  • pourront tenir un marché tous les 15 jours.


En 1370, Gaston Fébus renforça le château pour préserver l’indépendance de son territoire contre les puissants royaumes de France, d’Angleterre et de Navarre. En 1385, lors du dénombrement de Gaston Fébus, la bastide de Bellocq comptait 85 feux.

En 1542, Henri II d’Albret renforca le château pour parer à toute invasion.

Au cours du XVIème s. Jeanne d’Albret y séjourna régulièrement lors de ses cures à Salies de Béarn.

En 1568, les troupes de Terride, envoyées par le roi Charles IX afin de conquérir et gouverner le Béarn, majoritairement protestant, occupèrent la région et rétablirent le culte catholique. En 1569, Jeanne d’Albret demanda au Comte Gabriel de Montgomery de former une armée de résistance mais ne parvint pas à reprendre le contrôle de la bastide de Bellocq.

En 1620, les protestants béarnais regagnant du terrain, Louis XIII fit brûler et démanteler le château.

La création de l’église Notre Dame est contemporaine de celle de la bastide. Elle est fortifiée et est partie prenante de son système de défenses. Son clocher est à la fois un véritable donjon et une tour de guet.

L’ensemble de la bastide de Bellocq couvre 78 447 m². Elle était fermée à chaque extrémité par un portail de maçonnerie qui avait la forme d’une tour carrée. Ces tours existaient encore en 1790 et ne furent détruites qu’au XIX ème s..

Le marché se situait hors les murs, devant le portail ouest et conserve toujours le nom de « Marcadieu ». Grâce à leurs privilèges, les habitants de la bastide, sur ce marché, pouvaient vendre ou donner leur pain et le produit de leur pêche (brochets, saumons, truites,…). Il y avait aussi un moulin vicomtal.

Cet ensemble est unique sur le territoire de l’ancienne vicomté de Béarn.


Période ou style : Médieval

Type : Château fort

Construction : fin XIIIème s., remanié au XIVème s..

Propriétaire actuel : Commune de Bellocq

Classé monument historique en 1997.

Trois importantes tranches de travaux se sont succédées.

De 2004 à 2009, restauration de la tour carrée (Tour 1).

De 2010 à 2013, restauration de la tour ronde (Tour 2) et de la courtine la reliant à la tour carrée.

De 2013 à 2015, restauration des courtines restantes, du chemin de ronde et finitions de la tour carrée.

Coordonnées : 43°31’03’’ nord 00°54’51’’ ouest